Citation :
Tout ce que vous dites sur la manière anormale dont a été trouvé le couteau est vrai. Il n'en reste pas moins qu'ils ne peuvent y être tombé dessus par hasard. Il ne peuvent l'avoir trouvé là que parce que CR le leur a dit. On ne sort pas de là.
Certes, on peut toujours imaginer que l'homme au pull-over rouge a fait basculer .... a conduit la voiture .... a mis le couteau dans la poche de CR, etc., bref, le scénario imaginé par Gilles Perrault. Personnellement je le trouve très très gros à avaler. J'ai même l'impression, chaque fois que je le lis, que Gilles Perrault lui-même n'est pas convaincu.
D'abord ce n'est pas lui qui a trouvé ce scénario, mais il se trouve que Ranucci le propose lui-même et que Perrault ne fait que le reprendre.
Deuxièmement, sur le fait que les gendarmes ne soient pas tombés dessus par hasard, ben on n'en sait rien. Il est bien possible que le chien ait fait un détour par le tas de tourbe et que les gendarmes aient décidé alors de passer la poele à frire sur ce marécage à moitié séché, comme on décide dans d'autres circonstances de fouiller une mare etc...
Et donc que ce soit passé le 5 à un moment où Ranucci n'était pas encore arrêté.
D'abord dans l'hypothèse qu'il fait (p 418 du pull over rouge edition de poche), Perrault suppose que les Aubert se seraient trompés de voiture et auraient confondu la peugeot avec la simca. Ce qui ne tient pas. Les Aubert ont bien vu une Peugeot. Ils étaient venus pour la reconnaître, ils ne vont pas confondre.
"Bien que le commissaire Alesssandra ne nous ait pas précisé quand il est monté, selon lui, dans la voiture de Christian Ranucci, on peut estimer que c'est à ce moment là. Et si cet homme découvre le coupé Peugeot garé à peu de distance avec Christian inconscient et affalé sur le volant, tout s'éclaire pour lui. il n'avait rien compris à l'interpellation d'Alain Aubert : que lui voulait-on ? De quel accident s'agissait-il ? Voici donc le responsable de l'accorchage. L'idée devait s'imposer d'en faire l'assassin de l'enfant."
Je n'ai jamais été d'accord avec cette dernière phrase, je crois que dans sa situation, il n'est pas dans l'état d'échaffauder quelque chose de ce genre. Et s'il avait cette intention, il n'aurait pas justement déplacé la voiture. ELle était bien plus accusatrice à 20 mètres du corps.
"Si l'homme pousse Christian sur la banquette arrière et conduit la voiture dans la champignonnière, une coïncidence disparaît. C'était une surprenantecoïncidence que Christian Ranucci, habitant Nice et venu pour la première fois dans ces parages, empruntât par hasard un chemin de terre peu visible de la route et qui débouchait justement sur des galeries utilisées pour ses ébats par une faune bizarre. (Il faut être vraiment bizarre pour venir s'enfouir dans ces souterrains absolument lugubres.) S'agissant de l'homme au pull-over rouge, il n'y a plus de coïcidence : les galeries sont pour lui un repaire familier.
Il abandonne ainsi Christian, piégé au fond d'un tunnel boueux dont nulle voiture ne peut s'extraire sans aide extérieure, et s'en retourne à pied à son propre véhicule : c'est le chemin que fera le chien policier."
Cette partie est juste, sauf pour moi qu'il n'y a pas eu d'intentionnalité et que si la voiture était remonté, il serait allé jusqu'au chemin de la Doria avec.
Plus loin on lit ceci :
"Avant d'aller chercher du secours (il compte téléphoner à un garagiste), Christian change de pantalon car il s'est copieusement taché de boue en glissant les branchages sous les roues. Il jette le pantalon bleu dans le coffre de sa voiture. Il n'a même pas remarqué les tâches de sang séché."
Là aussi, on a évolué : la faiblesse de l'affaire telle que la propose Perrault, c'est qu'il n'en parle jamais du fait qu'il se change et à notre humble avis, il se présente aux Rahou avec le pantalon qu'il portait au début de son voyage : le pantalon gris. Il n'y a aucun motif de s'asperger de boue véritablement. En plus, ce pantalon est déchiré à la poche. La poche se serait déchirée quand ? Sinon lors de l'accident de mobylette dont parle sa mère le 4 avril...