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L'enquête policière ayant été baclée comme l'instruction judiciaire car menées toutes les deux exclusivement à charge, il est évident et logique que l'on arrive à cette opinion accablante pour C Ranucci.
Donc, ce ne sont pas tant les charges qui sont accablantes que les aveux que les policiers ont obtenus à force d'acharnement et au bout d'une douzaine d'heures d'interrogatoire.
Les policiers ont tout de suite eu l'intime conviction, avant même d'enquêter, que C Ranucci était le meurtrier.
Les aveux ont écrasé tout le reste.
Je sais que nous allons être en total décalage, mais j'ai le droit d'exposer calmement mon point de vue. Je souhaite le même calme chez mes interlocuteurs.
Les aveux n'ont pas écrasé le reste.
Les aveux n'ont jamais été, même en France, une preuve de culpabilité. Il y a des contre-exemples connus de tous, et de tous les magistrats bien sûr.
Parmi les charges accablantes contre CR, il y en a une au moins : le couteau. On y revient toujours, c'est incontournable.
"Acharnement" ou pas des policiers, tortures, "douze heures" ou cinquante, "intime conviction" ou pas, enquête et instruction "bâclées" ou pas, climat de haine, durée bizarre des recherches, dates, Simca 1100 ou pas, pull-over rouge ou pas, tout ce que vous voudrez : il est rigoureusement impossible de trouver ce couteau sans les indications de CR.
La seule autre possibilité serait la machination policière avec la complicité des gendarmes de Gréasque (et encore, ça ne suffit pas).
J'ai déjà dit, et je vous le dis aussi, que je refuse tout dialogue sur cette hypothèse.
C'est une charge accablante. Ce n'est plus une "opinion".
Permettez que je reprenne la comparaison avec l'affaire Van Geloven : s'il n'avait pas dit, en plus de ses aveux, l'endroit précis (crevasse) où il avait jeté le corps des deux fillettes, à des dizaines de kilomètres d'Elne, ces corps seraient restés introuvables. C'est une preuve absolue. L'enquête et l'instruction coulent de source.
La banale réalité est moins exaltante que le noble combat pour un innocent guillotiné...
Cela dit, je suis prêt à tout échange (coutois) sur des points mal éclaircis. Vous êtes inno (je ne vous ai pas convaincu ?), je suis culpa, point-trait. On ne va pas faire le réveillon avec ça.
Je crois que les choses ont un peu changé à notre époque, elles ont évolué positivement. Il reste encore des faiblesses sur la présomption d'innocence.
Mais pendant très longtemps, les aveux ont été considérés comme la reine des preuves. L'un des derniers qui l'a payé très cher, c'est P Dils en avril 87
Vous revenez sur le couteau pour affirmer que la machination policière était impossible.
C Ranucci a "avoué" avoir utilisé un couteau automatique. Mais, chose très curieuse, non seulement, il n'a pas indiqué précisément l'endroit où il avait enterré ce couteau (alors que des aveux sont faits pour donner des détails), mais en plus, les policiers n'ont pas jugé utile d'emmener C Ranucci sur les lieux pour qu'il indique lui-même cet endroit, soi disant parce qu'il n'y avait plus assez de temps et que demander une prolongation de garde à vue était trop compliquée.
La preuve que les indications n'étaient pas suffisantes puisque les gendarmes mettront deux heures pour le trouver.
C'est quand même troublant non ?
Les recherches commencent à 17h30 le 6 juin. A ce moment précis, C Ranucci est ausculté par le docteur Vuillet. Vers 18h 18h15, C Ranucci quitte l'Evêché pour sa comparution dans le bureau de la juge.
Probablement, vers 19h, les gendarmes un peu exaspérés, rappellent l'Evêché pour demander plus de précisions sur le lieu où se trouve le couteau.
Et alors là, fait extrêmement troublant, on découvre dans un document vidéo de 2004 (Droit de savoir) que l'inspecteur Grivel, sous les ordres d'Alessandra, explique qu'ils sont allés demander à C Ranucci qu'ils avaient sous la main à l'Evêché, des précisions sur l'endroit où il avait entérré ce couteau.
Or, c'est impossible puisque C Ranucci n'est plus à l'Evêché à ce moment là. De plus, il n'y a aucun PV indiquant que C Ranucci a donné des informations précises sur le fameux endroit.
Vous voyez, en réalité, les policiers n'avaient pas besoin de C Ranucci pour donner les indications aux gendarmes puisqu'ils les connaissaient très bien eux mêmes. Et c'est bien ce qu'ils ont fait.
Si cela ne vous trouble pas, vous aurez effectivement beaucoup de mal à envisager une quelconque machination.
Moi je l'envisage sérieusement.
Pour l'instant, je tiens compte des déclarations de C Ranucci indiquant à ses propres avocats que ce couteau automatique lui appartenait bien, même si je suis un peu perplexe.
C Ranucci a écrit dans son Récapitulatif : "
Il y eut aussi ce couteau. J'avais accepté de reconnaître cet homicide et il avait été commis avec cette arme, je l'ai donc acceptée comme mienne. Or, je n'ai jamais possédé, ni désiré posséder, de telles armes."
Bon voilà, je sais, vous devez certainement considéré qu'il ment. D'ailleurs, vous n'avez pas le choix si vous êtes culpabiliste.
Seulement voilà, il y a une chose troublante. Un autre inspecteur M Fratacci, sous les ordres d'Alessandra, a écrit un livre sur l'affaire "Qui a tué C Ranucci ?". Titre O Combien troublant.
Dans ce livre, il écrit que l'on a retrouvé 2 couteaux dans le coffre de la voiture de C Ranucci.
Un opinel qui figurera bien dans la liste des objets saisis. Mais alors, où est passé le 2eme couteau ? bin c'est celui qu'on retrouvera dans le tas de tourbe le 6 juin à 19h30 alors qu'il était dans le coffre de la 304 la veille.
Si cela ne vous trouble pas, vous aurez effectivement beaucoup de mal à envisager une quelconque machination.