Danou,
Vous m'avez demandé de vous expliquer le sens de ma phrase. Bien que persuadé que vous l'avez sans doute comprise, je vais le faire en illustrant mon explication avec des extraits de votre dernier message.
Vous dites:
Citation :
Moi aussi et je l'ai toujours dit. Après tout le battage fait sur cette affaire, où le portrait de CR faisait la une de tous les journaux locaux, je me suis toujours étonnée qu'il ne se soit trouvé aucun patron de bar, aucun serveur, aucun client qui se soit présenté pour dire : "Oui, je me souviens que ce type était assis en face de moi au Bar Machin-chose ou dans le fond de la salle au bar Chose-machin".
Quand ce n'aurait été qu'un affabulateur.
Je suis entièrement d'accord avec vous. Mais que peut-on déduire d'une telle réflexion?
L'enquète dans le quartier de l'Opéra a été faite. Donc, ou elle a été sans résultat, ou quelques informations sont apparues. D'emblée vous savez comme moi qu'il est impossible que personne n'ai apporté sa graine de piment à l'affaire. Vous le dites vous même, ne serait-ce qu'un affabulateur. Tous les actes d'une enquète ne se terminent pas en P.V. ou en témoignage. D'autre part, le comportement de "la joyeuse équipe" n'engage pas à minimiser la possibilité d'un escamotage.
Pourquoi vous dis-je cela? Parce que l'on a, là,, une source plus que probable, de témoignages inconnus, oubliés, inexploités. Il est donc bien téméraire d'essayer de forger un scénario comprenant un emploi du temps de C. Ranucci, sans au moins tenter de puiser à cette source.
En écrivant sur la lettre de la tante C. Ranucci, vous affirmez:
Citation :
Cette lettre, bien qu'animée des meilleures intentions du monde, est donc malheureusement inutilisable.
Déjà, plusieurs autres témoins corroborent les propos de Léopold Ranucci. Je vous accorde que la lettre n'innocente pas à C. Ranucci, mais elle donne un possible repère dans l'emploi du temps de Ranucci. Si il est à 9h à Allauch, qu'a t-il fait jusqu'au moment de l'accident. Dans la thèse officielle c'est facile, mais dans une autre perpespective? Parler deux heures ou une minute à son père? Noyer sa déception au bar du coin?
Donc jeter la lettre aux oubliettes me parait intempestif parce qu'elle ouvre une autre source possible de faits oubliés.
Vous dites ensuite:
Citation :
Ce qui me gêne, c'est tout ce que j'ai expliqué dans le long post écrit en réponse à Anne (la petite a été tuée sur place et non dans la galerie, problème pour imbiber de sang frais le couteau et le pantalon, etc.)
Cette affirmation, qui parait incontournable, n'est en fait pas le résultat de l'autopsie (du moins de la partie du rapport que je connais). elle est le résultat de la difficulté d'une manoeuvre de mise en scène (empreinte du sabot, pierres tachées de sang, branche d'arbre). Je vous accorde qu'il soit plus que probable que la victime soit morte sur place mais vaille l'exemple comme le paradigme de cette enquète. Et que dire de l'heure du décès?
Sur l'épisode Moussy:
A part les considérations sur l'amnésie de Ranucci, sa présence à Marseille, etc... il donne de nouveau un repère. Une heure et un lieu. Que faisait-il là? Où allait-il? L'endroit du meurtre du chien, le quartier St Marcel, est à l'est de Marseille et à l'est de la cité Ste-Agnès. Il y a t-il, à part M. Moussy d'autres témoins? C'est la route d'Aubagne, (peut-être de Salernes, que confirme les gens du coin?), où allait-il ou d'où venait-il.
Il est encore une fois bien difficile de faire un scénario sans répondre à ces questions.
Pour résumer, on a donc des points de repère sur la ligne du temps d'un possible scénario, mais les unir par simple gymnastique intellectuelle, n'apporte pas grand-chose. Les chemins possibles sont très variés, depuis l'invraisemblabe jusqu'au possible. Il faut donc boucher les trous, et ce n'est pas en écartant un fait comme peu significatif pour un scénario concret qu'on va y arriver.