Anne, tu es un vrai génie !!!! C'était tout simple mais il fallait y penser.
Bon, c'est décidé.
Je monte à Paris avec ma petite-nièce de 8 ans 1/2 (cheveux sur les épaules, blonde comme une suédoise, mais bon, faut pas chercher la petite bête ...), tu y montes aussi.
Jacquesdevillejuif (qui, avec un pseudo pareil, ne peut qu'habiter la capitale) nous rejoint avec un copain châtain ondulé dont les cheveux ne couvrent pas tout à fait le haut de l'oreille et n'ayant aucune idée sur l'affaire (finalement, c'est aussi impartial que de prendre un culpabiliste, un innocentiste et un agnostique). Et Jacques lui-même vient avec une caméra dont je suppose par hypothèse qu'il sait se servir.
On commence par faire des repérages en semaine. On finira bien par trouver un brave type de carossier dont l'atelier sera situé dans un quartier de banlieue bien calme (comme Ste Agnès un jour férié), en face d'un trottoir.
On gare la voiture le long du trottoir. Le copain de Jacques et ma petite Clara se mettent en position. Jacques se planque derrière un arbre ou une colonne Morris.
Et toi, ma soeur Anne, tu te pointes chez le carrossier (on choisit un moment où il est tout seul) avec ton sourire le plus charmeur. Tu lui dis que tu dois faire refaire ton aile de voiture emboutie par un abrutti, tu fais semblant de te renseigner sur ses prestations, ses tarifs, etc., le tout sans cesser de sourire. Quand tu le sens bien accroché, tu sors négligemment de ton sac ton paquet de clopes, en tires une et en offres une autre au carrossier tout en te dirigeant d'un pas de promeneur vers le seuil de la porte pour fumer ta clope à l'extérieur.
A moins que le type ne soit non-fumeur, le tour est joué. Tu discutes de tout et de rien pendant quelques minutes, en manoeuvrant pour que le type ne tourne pas le dos à la scène d'en face, mais sans qu'il y fasse trop attention quand même.
Pendant ce tas, Jacques, derrière son arbre, filme la scène avec maestria.
Je me rends compte que je me suis oubliée, dans cette affaire.
Bon, disons que moi, j'observe la scène planquée derrière un autre arbre et vois si tous les protagonistes ont bien joué leur rôle.
Qu'est-ce que tu en dis, mon Annie ?
Et vous, Jacques ?
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