Citation :
Je ne vois aucune logique dans le comportement machiavélique dont auraient pu faire,selon votre hypothese,les policiers...
En effet,d'apres votre hypothese le but du "dépot" d'un POR serait donc d'enfoncer un peu plus CR en lui faisant aussi porter les scandales des attouchements...ce qui est sans interet à la hauteur de l'affaire...
Mais s'ils le font avant la découverte du corps,la logique de cette hypothese serait qu'ils sachent que le corps est dans le coin et que le lendemain,le 5,on va le découvrir...vous voyez ou ça nous mene....

Introduire une preuve artificielle n'aurait rien de "machiavélique ", ce serait seulement mahonnête, utile dans l'esprit d'un enquêteur pour qui la fin justifierait les moyens. Lorsqu'on lit Machiavel, c'est beaucoup plus sophistiqué et tordu que cela...
Vous comprenez mal mon raisonnement : il n'est aucunement question d'interpréter cette éventuelle introduction comme la tentative de charger Christian Ranucci de "peccadilles supplémentaire" (tout est relatif) mais seulement de démontrer qu'il est l'homme au pull over rouge.
En effet, dans la précipitation des évènements qui précèdent et suivent immédiatement l'enlèvement de Dolores Rambla, les enquêteurs ont pu se convaincre fortement que l'homme au pull over rouge et l'auteur de l'enlèvement n'étaient qu'une seule et même personne (surtout si l’on retient le témoignage de madame Mattéi, et même sans cela). A ce stade donc, il serait logique pour eux de penser que, s'ils parviennent à prouver que Christian Ranucci est bien l'homme au pull over rouge, alors il est aussi le ravisseur selon leur logique première....
Selon ma première hypothèse (non compliciste celle-là, la seconde le sera), la logique d'ensemble s'articulerait chronologiquement comme suit :
Acte 1 : 3 juin fin de matinée, l'enlèvement.
Acte 2 : 3 juin 12 H30, accident de la pomme et témoignage de Martinez à 13 H 25.
Acte 3 : 4 juin, 13 H , Guazzone téléphone pour expliquer sa suspicion selon laquelle le ravisseur de Dolores pourrait être l’homme retrouvé dans sa galerie. Tout colle, voiture grise, l’homme se planque dans une galerie, et eux savent de surcroit qu’il s’est enfuit pour une collision banale….
A partir de cet instant, la police sur la piste de l'homme au pull over rouge tient son suspect virtuel : le fuyard à la voiture grise, Christian Ranucci d’après son N° d’immatriculation (à moitié relevé par Martinez et complètement relevé par les Aubert et Guazzone) serait donc l’homme au pull over rouge que l’on recherche activement ! On s’empresse de contacter le couple Aubert pour savoir où le fuyard s'est arrêté précisément.
Le scénario officiel, dans un mouchoir de poche au niveau des horaires est le suivant :
5 juin :
15 H 20 découverte du pull.
15 H 40 Chien qui suit la piste à rebours
16 H 20 découverte du corps
Maintenant, du 4 juin 13 H au 5 juin 16 H 20, n’est-il pas plausible d’émettre en hypothèse que les enquêteurs (ou simplement l’un d’eux), ait eu matériellement le temps de contacter les Aubert pour savoir ou Christian Ranucci s’était arrêté selon eux et découvrir le corps (à 20 mètres) dans les 24 heures, 25 heures, 26 heures ?
L’intérêt d’introduire ce pull me parait alors évident, si le coupable virtuel venait à mentir, à nier, s’il venait à manquer de preuves décisive par voie de conséquence, il ne pourrait plus en réchapper à cause du pull over rouge qui établirait le lien entre « les cerisiers », « les tilleuls », « Ste Agnès » et la champignonière ou se trouve leur coupable fuyard à la voiture grise : Christian Ranucci.
Lorsqu'on connait les méthodes d'enquête de cette époque à Marseille, il n’est pas farfelu d’imaginer que ce pull aurait pu être introduit, un peu comme on contracte une assurance de résultat en cas de défaillance de l'enquête.
Il faut bien de toute façon admettre que ce pull a été introduit par quelqu’un, sinon à avaler la couleuvre indigeste d’une simple coïncidence.
Le scénario officieux, plus conforme à la vérité dans ce cas, serait alors :
4 juin : découverte du corps à une heure indéterminée mais antérieure à 15 H 20 (par tous les enquêteurs, par l’un d’eux ?).
15 H 20 « découverte » du pull en réalité introduit (Par qui, par tous les enquêteurs, par l’un d’eux ?)
15 H 40 pseudo piste du chien qui ne correspondrait à rien du tout, sinon à se demander si le chien guide ses maîtres aveugles ou si c’est l’inverse dans l’hypothèse où le lieu du corps est déjà connu…
Le problème ? C’est que l’interrogatoire de Cristian Ranucci quasi concomitant à la decouverte du pull et du corps (dans quel ordre en réalité ?) persuade inversement et rapidement les enquêteurs que l’homme au pull over rouge ne peut pas être Christian Ranucci… Mais c’est trop tard… Alors bien sûr il est impossible de revenir en arrière, de l’extraire d’une procédure dans laquelle il existe déjà. Seule solution : ignorer ce pull, le banaliser, l’attribuer à la coïncidence.
Je ne dis pas qu’un tel scénario établit obligatoirement l’innocence de Christian Ranucci, je dis par contre qu’il hypothèquerait très sérieusement la crédibilité des enquêteurs, donc la crédibilité des arguments du couteau et du plan Ste Agnès, donc l’établissement de la culpabilité certaine de Christian Ranucci.
Encore une fois, il ne s’agit que d’une tentative d’explication, mais je n’en ai pas trouvé de meilleure à ce stade de ma réflexion. En tout cas, elle expliquerait bien des incohérences, et pourquoi pas après tout ?