Citation :
A ce stade de la discussion, on se demande comment ne pas trouver très bizarre que personne n'ait demandé aux Aubert d'identifier le lieu exact où ils auraient vu Ranucci.
La situation est similaire à un couple qui se promène dans une rue où il n'y a qu'un piéton devant eux, un peu plus loin sur le même trottoir. Ils le voient entrer dans un immeuble.
Plus tard, on découvre un cadavre au numéro 45 de la rue, mais personne ne demande au couple où est entré le piéton. On assume que c'est au 45 puisqu'il y a un cadavre. On y ajoute que, puisque l'heure du crime est techniquement impossible à préciser, on prend l'heure de l'entrée du piéton dans cet immeuble dont on ne sait même pas si cest le bon.
Voilà le tour est joué, l'affaire est résolue.
... et comme l'assassin habite au 21, y a pas loin où aller pour le cueillir
Excellent et (presque (*))exemplatif de l'affaire qui nous occupe.
C'est là qu'il faut s'insurger quand les culpabilistes parlent d'"enquête baclée", comme récemment yargumo, afin de noyer le poisson sur la manipulation de l'ensemble de l'enquête.
En réalité, il n'y a que l'enquête à décharge qui a été baclée.
C'est même sans doute un bien grand mot.
Il faudrait plutôt dire inexistante.
Mais l'enquête à charge, elle, n'a pas été "baclée" du tout.
Le maximum de (fausses) charges a été tiré de ce qui pouvait l'être ... sans rien démontrer, en se contentant d'affirmer tout ce qui allait contre Ranucci, mais sans le prouver, comme le montre le dossier.
C'est la technique du flou artistique le plus complet.
Je me demande même parfois si ce n'est pas carrément volontaire, avec comme arrière pensée que "plus c'est gros", plus ça a des chances de passer.
(*) presque ... parce que je dirais personnellement qu'ils ont vu ... non pas un piéton mais ... une bicyclette "un peu plus loin sur le même trottoir" ...