Citation :
S'il n'y avait que ces mensonges, il les aurait rectifiés tôt ou tard, si cela avait pu l'innocenter. Le seul problème, c'est que cela n'a rien à voir : il peut aller voir son père, ça se passe mal, revenir en furie sur Marseille, enlever un gosse comme son père menacait de le faire sur lui, ensuite la lacérer comme ce même père avait fait sur sa mère, scène à laquelle il avait assisté.
Donc ça n'a rien à voir : topologiquement mais dans sa tête, c'est autre chose.
Apparemment, CR n'a jamais voulu rentrer dans les détails et les explications, et il a eu tort.
Comme un enfant, il a préféré s'en tenir à ses mensonges, protégé par Maman l'absolutrice, et tout miser sur une imaginaire évaporation de la situation; c est à dire croire au père Noêl.
Combien de fois la juge l'a reçu ? 5 fois, plus une reconstitution sommaire et peu rigoureuse.
La première pour recopier les aveux alors qu'il n'a pas dormi depuis 30 heures.
La seconde pour lui montrer le couteau et esquisser un vague parcours.
La troisième pour le confronter à Aubert, Martinez, Guazzone et Rahou
La quatrième pour le confronter à Pappalardo et Spineck, recrutés par délation, sur petite annonce (tiens il faudrait les rencontrer ceux là, ils font quelle tête d'avoir un mort sur la conscience)
La cinquième pour récapituler et ne surtout pas approfondir.
La sixième, c'est le juge Michel qui lui annonce qu'il est là pour clore le dossier et qu'il ne fera rien ni ne l'écoutera.
Quand peut-il parler ? Rectifier ? Se justifier ? A nul moment.
Donc il y a une certaine impudence à lui reprocher ce qu'on lui a refusé.
Le problème du scénario que vous proposez, c'est que c'est aussi délirant que les aveux : revenir en furie sur Marseille ? Mais ce n'est pas ce que décrivent les témoins qui voient un homme calme et souriant, qui demande tranquillement qu'on cherche son chien noir.
Quant à l'autre hypothèse qu'il aurait reproduit l'attitude de son père, c'est vous qui la faite, elle ne figure pas de cette façon dans la procédure, personne n'a osé ce parallèle, qui a mon avis est tout de même un peu présomptueux. Cela suppose que Ranucci était dans un mal-être très puissant, qu'il allait mal. Tout le contraire de ce que les gens rapportent de lui, tout le contraire d'un jeune homme qui va retrouver une femme plus âgée dans la cité et qui vient de trouver un boulot et qui s'entend avec sa mère.
On eut émettre tous les scénario que l'on veut, mais après il faut qu'il coïncide un tant soit peu avec les éléments en notre possession.