Entretien: Alain Rabineau
Dernière mise à jour: 23 Octobre 2007

 



1- Nous vous avons découvert via l'article Var Matin du 3 août 2006 ci-joint. Pourriez vous nous dire qui de vous ou des journalistes avaient pris l'initiative de l'interview? En bref, comment vous connaissaient -ils et sont-ils venus à vous?

C’est moi qui ai d’abord appelé police, avocats et journalistes. Nice matin qui comptait préparer quelque chose pour l’anniversaire de l’exécution de Christian RANUCCI m’a recontacté quelques semaines plus tard.

2- Pourquoi avez vous apporté ce témoignage dans Var Matin 30 ans après les faits et l'exécution de Ranucci? En clair, le moment a-t-il été délibérément choisi par vous ou bien est-ce un hasard total en terme de timing?

30 ans, c’est le délai de la prescription légale.

 

3- Quel était votre intérêt à travers ce témoignage? Pourquoi avez vous décidé de témoigner ?

A vrai dire, je n'ai aucun intérêt personnel à cela. A commencer par financièrement, car cela ne me rapporte rien. Mon seul but, à supposer que j'en ai poursuivi un serait plutôt de rétablir la vérité, de remettre les choses en place concernant Ranucci. Le tableau qu'on a présenté de Ranucci n'est pas du tout le bon selon moi. A titre de simples exemples, Christian Ranucci a souvent été présenté comme un antimilitariste et parfois comme un monstre froid. Selon moi, il n'était rien de tout cela. Bref, j'ai souhaité rétablir la vérité sur Ranucci à travers la vision que j'avais de lui. Je crois que cet homme était malade mentalement et psychologiquement et qu'à ce titre il n'était pas responsable de ses actes.

4- Comment se fait-il que vous n'ayiez pas été interrogé à l'époque par les services de police (et Porte) au cours de l'enquête? A ce titre même il est intéressant pour nous de chercher à comprendre comment Jules Porte « sélectionnait » les témoins à interroger (appel à témoin lancé dans la presse ou plutôt démarche personnelle des témoins eux-mêmes)...Comment expliquez vous par exemple que vous ne fassiez pas partie de la liste des compagnons de régiment dressée par les enquêteurs à l'époque?

Ils ne sont jamais venus me voir. Le cas échéant, j’aurais pris la tangente, mes rapports étant déjà délicats avec la police à l'époque. Lorsque j’ai lu l’encart dans Nice Matin à la fin de l’été 1974 faisant appel à des témoins de moralité connaissant C. Ranucci, j’ai demandé à un autre copain de régiment, D. Rietsch, de répondre à leur demande. Mon but était de faire quelquechose , même d'anodin, pour Ranucci. La mère de Rietsch a refusé, très certainement pour ne pas que sa famille se retrouve mêlée de loin, à une sale histoire. Rietsch lui aussi connaissait en effet Ranucci, puisqu'il se trouvait dans la même compagnie que lui et je savais que, du fait qu'il vivait egalement à Nice, il avait eu l'occasion d'y revoir Ranucci après l'armée . Voilà pourquoi, je lui en avais parlé. Ni plus ni moins.

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