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Les époux
Aubert sont arrivés au carrefour de La Pomme
quelques instants après l'accident.
A la demande de M. Martinez, ils ont pris en chasse la voiture de Christian
Ranucci. Simulation de la poursuite
Leur témoignage,
sur ce qu'ils ont vu au bord de la route nationale
8bis, a toujours été controversé car
il n'a cessé d'évoluer, semble-t-il,
au gré du déroulement de l'enquête.
Et pourtant les
déclarations des époux Aubert ont conduit à l'interpellation
de Christian Ranucci et ont été l'un
des arguments essentiels de l'accusation.
En voici une synthèse. |
M.
Martinez déclara, dans sa plainte à la
gendarmerie de Gréasque, à propos de l'intervention
des Aubert:
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Quelques
minutes après est arrivé un autre automobiliste
venant également d'Aix-en-Provence, qui s'est
arrêté et auquel j'ai indiqué ce
qui s'était passé. Il a immédiatement
pris la direction de Marseille, et il est revenu, cinq
minutes après environ, en me donnant le numéro
du véhicule 304 Peugeot, n°1369 SG 06, qu'il
avait vu arrêté à un kilomètre
du carrefour.
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Un
point est toujours resté incertain: qui a relevé le
numéro d'immatriculation de la Peugeot? M. Martinez
aurait déclaré l'avoir fait au moment de
l'accident et l'avoir indiqué aux Aubert, sans être
toutefois certain du numéro. Les Aubert l'auraient,
dans ce cas, confirmé à M. Martinez.
Cet élément est important car il pourrait jeter un doute sur la
voiture aperçue par les Aubert en bordure de route. Mais rien n'a jamais
permis d'étayer ce doute et l'on doit donc en conclure que ces derniers
ont bien vu la 304 Peugeot.
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M.
Aubert téléphone à la gendarmerie
de Roquevaire et signale que "la veille, vers
12h30, il avait poursuivi l'auteur en fuite d'un accident
de la circulation " et que ce dernier, abandonnant
son véhicule Peugeot gris métallisé,
immatriculé 1369 SG 06, en bordure de la RN 8bis, "s'était
enfui dans les bois en transportant un paquet assez volumineux".
Ayant
appris, par la radio, l'annonce de l'enlèvement
de la petite Maria-Dolorès, il pensait que l'incident
de La Pomme pouvait être en relation avec celui-ci.
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Cette
première déclaration est essentielle, parce
que totalement spontanée. M. Aubert, pourtant
au courant de l'enlèvement de Maria-Dolorès,
faisait part de ce qu'il avait vu moins de 24 heures
auparavant, c'est-à-dire finalement peu de choses
hormis quelqu'un fuyant avec un paquet volumineux. Mais
pas le moindre doute sur la nature du paquet ni la moindre
question.
Ceci est d'autant plus vrai que, de retour auprès de M. Martinez au carrefour,
M. Aubert ne lui dira rien de plus que le n°d'immatriculation de la voiture.
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M.
Aubert rappelle la gendarmerie de Gréasque. Il
souhaite, en effet, apporter de nouvelles précisions
sur son premier témoignage:
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A
environ 1 km du carrefour, à partir de la sortie
d'un virage, il apercevait à environ 100 m le
véhicule gris arrêté en bordure
de la route, tandis qu'un homme jeune gravissait le
remblai et s'enfonçait dans les fourrés
en tirant un paquet assez volumineux. L'homme était
vêtu d'un pantalon foncé et d'une chemise
ou d'un vêtement de couleur claire.
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M.
Aubert avait arrêté son vehicule à proximité de
la peugeot 304 grise, immatriculée 1369 SG 06,
et interpellé sans le voir le conducteur dissimulé dans
les fourrés, lui indiquant que l'accident n'avait
pas de conséquences graves, qu'il s'agissait d'une
affaire simple, et lui demandait de revenir sur la chaussée.
N'ayant obtenu aucune réponse, entendu aucun bruit et constaté que
personne ne se trouvait dans le véhicule peugeot, il repartait en direction
du carrefour et indiquait au conducteur accidenté le n° d'immatriculation
du véhicule Peugeot.
M. Aubert
confirme sa déclaration précédente, de manière tout
aussi spontanée, et précise que, quand il a vu la voiture, celle-ci était
déjà à l'arrêt et qu'un homme s'enfuyait dans les
fourrés.
Pouvait-il, à cette
distance d'environ 100 mètres, reconnaître
ou identifer cet homme alors même qu'il était
incapable de décrire ses vêtements avec
précision?
Il
n'est toujours pas question, à cet instant, de
la présence d'un enfant. A quoi ressemblait, en
revanche, ce paquet volumineux? On ne le saura jamais.
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