Entretien: Jean KER

Dernière mise à jour:  5 février 2012

Oui. Il y avait 4 trouées dans la haie du parc Mayeur.Mais l'entrée de ce parc était connue et fréquentée par des couples et des jeunes du quartier. C'était en quelquesorte le "baisodrome" du coron.

32- Vous evoquez la piste du client policier Arko qui, après avoir flairé une des robes de Brigitte et son fauteuil préféré, effectue tout un parcours en allant de Ranchicourt à la maison des Lecerf (rue Mingoval) devant laquelle il s'arrête. Ceci est d'autant plus troublant si l'on prend en compte le témoignage d'une habitante du voisinage-Yvette Michaux- qui vous a dit que le soir du meurtre, son chien hurlait à la mort.
Le corps de Brigitte aurait il séjourné un moment dans une voiture stationnée à Mingoval, à l'intérieur d'une des maisons?
Avez vous pu enquêter au sujet des Lecerf? Les avez vous rencontrés et vous ont ils paru suspects?

Dans la rue de Mingoval, rue qui débouche en face de l'entrée du parc Mayeur, le chien de piste Arko avait senti la présence de Brigitte, près du mur et devant le n° 13, habité par une famille, les Lecerf, absents et en vacances à Sainte Cécile Plage, près du Touquet.
Durant leur absence, deux ouvriers avaient la clé e posaient du carrelage. L'un d'eux gardait la clé. C'était troublant d'autant que l'un d'eux habitait en face de chez Brigitte, mais après avoir quitté son travail à 18h, ce jeune homme fêtait à Houdain, le départ à l'armée de son copain fils d'un policier.
J'ai harcelé l'autre ouvrier de Calonne-Ricouard, qui n'avait pas travaillé ce jour là et posait du papier peint chez sa belle seeur. Sa femme m'a confirmé son alibi.
Je croyais tenir une belle piste que les policiers, eux, n'avaient pas suivie.L'homme de 36 ans possédait une opel Kadet rouge (labelle affaire pour moi).
J'ai abandonné la piste à regret ( ce n'est pas dans mon livre).

33- Les circonstances dela découverte du corps sont plus que floues: il est resté sur le terrain vague pendant toute la journée et personne ne l'a remarqué. Comment expliquer ce paradoxe?

J'ai toujours pensé que le cadavre de Brigitte a été recouvert soit d'une bâche, d'une couverture ou d'un imperméable jusqu'à 13 heure, 13 heures 30.
Vers 13 heures, lorsque Monique Mayeur taille seule sa haie sur un escabau face au cadavre de Brigitte, situé dans son axe à 9m80 exactement, figée dans la mort, un pneu posé sur sa jambe droite fléchie, elle devrait voir cette forme blanche allongée dans l'herbe.
Evidemment, Mayeur taille sa haie à l'endroit d'une trouée où des branches sont cassées et ont déchiré les flancs et les cuisses de Brigitte.
Le corps a traversé la haie d'aubépines, en pleine nuit.
Déduction logique que Mayeur a toujours niée. "Non, elle n'avait rien vu, avait juste entendu un bruit de voix, vers 13 heures".
Pourtant, ce matin là, à 10 heures, un groupe de gamins du coron ont joué au ballon avec JP Flahaut, à proximité, sans rien apercevoir. Il y avait toujours au pied de cette butte des objets hétéroclites, vieux matelas, pneus, housses, imperméables, et vieux tonneaux, etc... idem derrnière la rangée de garages, de la rue Ranchicourt. Je l'avais constaté dès mon arrivée à Bruay. La moindre conversation sur le terrain vague ou, depuis les jardins tout proche, situés derrière les habitations du coron, provoquait une résonnance en forme d'echo de haut parleur.
Cephénomène naturel m'avait surpris la première fois.On entendait des bribes de conversation, des cris, des rires.
Il a plu toute la nuit et les vêtements de Brigitte seront retrouvés secs le lendemain vers 18 heures. L'herbe est sauvage à cet endroit du terrain vague mais sera piétinée peu après par les gens du coron.

Il s'agit bien du corps de Brigitte telle qu'elle a été découverte à 17h30 le 5 avril 1972. 
     

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