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17-
Après tant d'années d'enquête, avez
vous une petite idée sur l'identité du meurtrier? Malgré
toutes lespistes que j'ai creusées, je ne peux
privilégier une piste unique, sinon j'en aurais fait la
démonstration. Pour accuser, il faut fournir des preuves.
Pour moi, il reste deux pistes probables. Ce crime a
été perpétré avec une rare
violence, propre à une vengeance. Ce n'est pas une affaire
sexuelle. La scène de crime ressemble à une
exécution. Brigitte avait-elle
résilité un contrat? A-t-elle menacé
de parler ou de dire ce qu'on lui proposait?
Si je garde à l'esprit la piste principale que j'evoque dans mon livre, celle d'une bande d'amis inséparables qui aiment le plaisir, les "partouzes", pratiquant leurs turpitudes auprès de jeunes filles du monde ouvrier et de mineurs, sans respect pour celles ci, se croyant au dessus des loins, il reste tout de même la piste très sérieuse de l'homme à l'imperméable. Cette piste a échapé à lajustice. C'est moi qui l'ai exploitée. Je l'ai analysée, améliorée avec la confession de témoins que j'ai rencontrés fin 1976 et début 1977. A cette epoque, j'ai publié en avril 1977 la piste de l'homme de l'imperméable dans "Paris Match". 18-
Avez vous pu dresser, à partir de tous les
éléments que vous avez pu rassembler (indices,
témoignages, rapports d'expertises...) un portrait
psychologique de l'assassin ( comme un profiling)? Si oui, comment le
décririez vous?
Au début de l'affaire,le profil était celui d'un homme âgé de 25 à 30 ans, faisant face à Brigitte, devant la plateforme de l'entrée du parc Mayeur, selon Dominique Roger. Il en est de même pour le personnage en imperméable aperçu par Mme Mikalowski au carrefour Comté-Ranchicourt. Par contre, Jean Roger, lui, avait vu un homme en imperméable, trapu, qui descendait de la butte du terrain vague. Quant à Jean Ducatez, il n'a vu qu'une silhouette massive qui trainait un sac ou un corps. Il faisait déjà nuit. André Carincotte m'evoquait un type de 25 ans, circulant soit en vélomoteur, soit un pied vêtu d'un imperméable. Vêtue d'un pull à col roulé, Monique Mayeur aurait très bien pu ressembler à ce personnage. 19-
Avez vous entendu parler du dernier livre de
Gérard Justin "103 rue Royale", un ancien policier qui
relate l'affaire de Bruay? Si oui, que pensez vous de ses conclusions?
Oui, je l'ai lu et sans passion, sauf que le nom de l'ancien policier Gérard Justin ne figure sur aucun des PV de la procédure. Dans son livre, il ne commente que la synthèse du dossier pénal qu'il a lu; Il a raté l'occasion de faire parler l'homme à la voiture rouge qui était peut être ce prédateur que j'evoque dans mon livre. Ce policier n'a pas la psychologie de l'homme de terrain. C'était un bureaucrate. Le SRPJ de Lille a battu un record d'affaires non elucidées à l'epoque. 20-Dans une interview, Gérard Justin prétend avoir son idée sur le meurtrier de Brigitte et il pense qu'il s'agit d'un habitant du coron qui connaissait bien la victime. Etes vous d'accord avec cette analyse? Sinon, pourquoi? Un habitant du coron?Tous les suspects du coron que j'ai contactés avaient un alibi!
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