Entretien: Gérard BOULADOU
Dernière mise à jour: 04 Mars 2007

 

 

 


 

34- En début d'année 2006, la possibilité de la présence de Michel FOURNIRET sur le lieux du crime et au procès de RANUCCI a été émise et à cette occasion un certain nombre de photos ont été analysées et comparées. Que pensez vous de cette hypothèse?

Il s’agit d’une hypothèse qui est tombée maintenant. J’avais les photographies que Pierre Domenech, photographe au Méridional, avait bien voulu me donner (deux cents photos). J’ai tout de suite vu que l’homme qui était au procès de Ranucci n’était pas Fourniret. Il a une fossette sur le menton, très visible et Fourniret n’en a pas. Cette affaire n’est qu’un montage médiatique. Cela a permis a des inconscients de me demander des comptes. Je ne les entends plus beaucoup sur ce sujet. Je ne serais pas étonné que d’autres manipulations de ce genre apparaissent de nouveau. Selon des renseignements qui me sont parvenus, il y’en avait une en préparation, plus forte que celle de Fourniret. Apparemment, les personnes qui voulaient l’initialiser ont hésité à passer à l’action.
Il y’a sur les photos de la foule attendant Le procès de Ranucci une personne qui ressemble beaucoup à Patrick Henry. Si celui-ci n’avait pas été en prison à ce moment là, on aurait pu avoir la même pantalonnade.

35- Toujours à propos de Fourniret, selon les autorités belges, la France était au courant depuis quelques temps de cette hypothèse. En aviez vous personnellement entendu parler avant cette année ?

Je ne fais pas partie des personnes qui ont monté cette affaire que j’estime ridicule. Je ne pouvais donc pas être au courant. De plus, j’ai quitté la police en février 2002 et ce renseignement n’est pas parvenu jusqu’à moi. Ce qui ne m’a pas gêné puisque c’était un renseignement « bidon ».

36- De la même manière, même question pour les pièces à conviction retrouvées au greffe du tribunal d'Aix. En aviez vous eu connaissance? (Les avocats de Ranucci semblaient l'ignorer)

La Cour d’Appel n’est pas très coopérante avec moi comme je vous l’ai expliqué plus haut. Je ne pouvais pas le savoir. Et je ne sais toujours pas où sont le pantalon bleu, le couteau. Et je trouve que les avocats de Ranucci et ceux qui oeuvrent pour la révision de son procès (Jean Denis Bredin, Soulez Larivière, etc) ne sont pas très virulents à ce sujet.

37- Vous avez interviewé M. SPINELLI, témoignage dont vous faites une fidèle retranscription dans votre premier livre? Avez vous vérifié les éléments de son témoignage personnellement ? (Soleil dans les yeux, horaires de clôture des paris PMU, etc...)

Lorsque j’ai interviewé Monsieur Spinelli, le patron du bar Le Sympatic était présent. Et il m’a dit qu’il arrêtait les paris à onze heures et demi pour des raisons techniques (ramassage de tickets de jeu et fermeture du bar l’après-midi)
Je me suis renseigné auprès d’un spécialiste qui tient un P.M.U depuis quarante ans à Aix en Provence. En principe les paris se terminaient à 13 h 15 mais chaque tenancier d’un P.M.U pouvait fermer avant à sa convenance pour que les tickets de jeu soient relevés. Le tiercé du 3 juin 1974 s’appelait « Le roi soleil ».
En ce qui concerne le soleil que M. Spinelli aurait eu dans les yeux, la photo qui est présentée sur le forum a été prise bien avant 11 heures. On voit que le soleil est en face et sur la droite en fonction de l’ombre qui apparaît devant les voitures. A 11 heures, le soleil est en face de la sortie du garage. Lorsque Spinelli tourne la tête vers la gauche, il vient juste de prendre le soleil dans les yeux. Il sort d’un garage sombre et, dans son souvenir, le soleil le gênait. Tous ceux qui ont écouté la partie de l’interview que je leur ai envoyée en MP3 l’ont entendu dire ça.
Le jour où je l’ai interviewé, je n’avais pas le temps car je suis descendu à Marseille entre midi et deux et il a fallu que je remonte tout de suite à mon travail. J’ai donc fait vite. Lorsqu’il dit qu’il connaissait Marie Dolorès, je pense qu’il se trompe et qu’il veut dire par là qu’il la connaît bien, suite à l’affaire, car dans son audition chez les policiers, il parle d’une fillette de façon impersonnelle, sans la désigner. Sinon il aurait dit aux policiers dans son audition : «  J’ai vu Marie Dolorès que je connais monter dans une voiture. »

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