Entretien: Gérard BOULADOU
Dernière mise à jour: 04 Mars 2007

 

 

 


 

29- Avez vous déjà mené des enquêtes de ce genre par le passé lorsque vous apparteniez au corps policier ?

J’ai mené des enquêtes criminelles pour toutes sortes de crime. Mais je n’ai jamais eu d’enfant comme victime, toujours des adultes sauf une fois ou un père de famille avait tué ses deux enfants et s’était suicidé ensuite. J’ai raconté une de ces enquêtes dans l’émission « Parole de flic » sur « 13ème rue ». Si cela intéresse certaines personnes,je vous raconterai un jour comment le journaliste a dénaturé complètement ce que j’avais raconté, sans le faire méchamment, simplement parce qu’il fallait qu’il fasse un reportage court et qu’il fallait couper certaines explications.

30- Qu'auriez vous plaidé à la place des avocats de Ranucci ?

La seule façon de plaider efficacement était de plaider la réalité, c'est-à-dire coupable et de faire en sorte que Ranucci demande pardon. Mettre l’accent sur les circonstances atténuantes. Mais Ranucci en avait décidé autrement, certain que le pull-over rouge, la Simca 1100 et Mme Mattei allaient le sortir de là. L’erreur a été fatale.

31- Aux lieu et place de Melle DI MARINO, auriez vous décidé de procéder à la reconstitution sur les lieux de l’enlèvement ?

Je n’aurais pas fait sortir Ranucci du car de Police car la presse faisait état de menaces de mort sur lui. Mais j’aurais fait venir Jean Rambla et M. Spinelli pour clarifier la position de la voiture et j’aurais pu alors poser des questions à Ranucci sur ce point en particulier.

32- M. RAMBLA affirme lors de la disparition de sa fille qu'elle portait des socquettes blanches. Pourtant l'enquête ne fait pas état, lors de la découverte du corps, de la présence de ces socquettes? Qu'en pensez vous ?

J’ai posé la question à M. Rambla. Il pense s’être trompé lors de sa déposition et a cru que sa fille avait mis les socquettes alors qu’elle ne les avait pas ce jour-là. Il faut vraiment aller chercher des bébêtes qui n’apportent rien à la compréhension de l’affaire pour s’attacher à un détail comme celui-là. 

33- Vous dédiez votre premier livre à "tous ceux que l'affaire Ranucci a fait souffrir".
A qui pensiez vous plus particulièrement en écrivant ces mots ?

Au parents de Marie Dolorès, à Madame Mathon, en particulier et à Jean Rambla dont la vie a été perturbée par tout le battage fait sur cette soi disant innocence. Et je pense aussi à Ranucci qui a sacrifié sa vie et celle d’une fillette dans un moment où il ne se contrôlait plus. Pour moi et tant pis si cela choque, je pense qu’un criminel est aussi une victime car il commet l’irréparable pour lui et les autres. Je ne crois pas au libre arbitre perpétuel. Je me dis que j’ai de la chance de ne pas être un criminel et de pouvoir vivre ma vie normalement, sans faire de mal aux autres et sans me faire du mal.

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