Entretien: Gérard BOULADOU
Dernière mise à jour: 04 Mars 2007

 

 

 


 

42- Pouvez vous nous parler de vos entretiens avec Jean .Rambla et d'expliquer pourquoi ils ne sont pas repris dans votre livre ? 

Ces entretiens n’ont rien apporté de plus que ce qu’il a dit dans l’émission de Foucault. J’ai donc préféré retranscrire ce qu’il disait dans cette émission. Comme ça, ceux qui pensent que j’ai fourni dans mon deuxième livre un faux procès-verbal de découverte du couteau (heureusement que le ridicule ne tue pas…) pourront regarder l’émission et être sûrs de ce que je dis. Jean Rambla m’a simplement précisé qu’il n’avait pas fait attention au visage de Ranucci et n’avait pas été en mesure de le reconnaître, qu’il n’avait jamais donné une marque de voiture ni reconnu une Simca 1100. Que voulez-vous ajouter de plus ?

43- Pourquoi considérez vous que Ranucci était probablement l’auteur des incidents de Nice ?

Ranucci est l’auteur de l’enlèvement et du meurtre de Marie Dolorès. Cela ne fait aucun doute pour ceux qui connaissent la procédure judiciaire. Il n’est pas étonnant qu’il ait eu des antécédents. Il est reconnu par le petit PAPALLARDO qu’il a enlevé pendant une heure et qui le désigne à son père et son grand frère le lendemain. Dans le bureau de Mlle Di Marino, M. PAPPALARDO et son fils aîné sont formels sur la reconnaissance. Dans cette affaire, l’auteur s’est comporté comme avec Marie Dolorès, en s’isolant une heure avec un enfant. Il a offert des bonbons à l’enfant comme Ranucci dit l’avoir fait avec Marie Dolorès. Lorsqu’il avait déclaré la disparition de son enfant, M. PAPPALARDO avait donné un signalement correspondant à Ranucci et précisé notamment que l’homme avait les cheveux châtains. Gilles Perrault s’est bien gardé de fournir cette précision , laissant croire que la seul élément que nous avions est que l’homme avait les cheveux blancs. En ce qui concerne Mme Spinek, elle a bien reconnu dans la photo parue sur le journal, le jeune homme qui avait tenté d’agresser sa fille dans le couloir de l’escalier de leur immeuble. Elle a reconnu Ranucci au milieu des policiers lors de la confrontation dans le bureau de Mlle Di Marino mais pas formellement. Elle a dit qu’elle reconnaissait son nez (caractéristique) , qu’il avait les cheveux plus longs, ce qu’a reconnu Ranucci, des lunettes plus épaisses, ce qu’a reconnu Ranucci et qu’il portait un imperméable vert. Ranucci a nié avoir un imperméable vert, ce qui est faux puisque tous les militaires de son régiment en avaient un. Lorsque Ranucci a été présenté aux Pappalardo, il avait changé d’aspect (cheveux plus courts notamment) et cela a rendu la reconnaissance difficile pour le petit Pappalardo et pour la fille de Mme Spinek.

44- Pourquoi ne faites vous pas préciser à M. Aubert comment et où il a vu que Ranucci "portait des lunettes noires, des grosses montures. Il les portait dans la voiture. J'ai vu son visage quand il l'a tourné". ?

Monsieur Aubert le précise dans son audition du 6 juin 1974. Il a vu deux fois le visage de Ranucci : une fois au moment de l’accident car il arrivait derrière M. Martinez l’accident. Il affirme dans cette audition que l’homme qu’on lui a présenté et qui s’appelle Ranucci (au milieu de policiers au début même si cela n’est pas précisé dans les procès-verbaux) est bien celui qui conduisait le coupé Peugeot lors de l’accident au carrefour de la Pomme.. Là il a vu le visage d’assez loin. Et il l’a revu lorsque Ranucci a fait le tour de la voiture pour ouvrir la portière et faire sortir Marie Dolorès.Monsieur Aubert était proche de Ranucci à ce moment là et j’ai expliqué pourquoi Ranucci ne s’en est pas rappelé.

45- Pourquoi M. Aubert le 6 à 13 h dépose reconnaître "sans aucun doute possible à ce sujet" celui qui conduisait le coupé lors de l'accident à la Pomme? Ce n'est pas ce qu'on lui demande.

Savez-vous ce qu’on demande à M. Aubert ? De décrire ce qu’il a vu. Il commence donc par le commencement, l’accident au carrefour de la Pomme. Ensuite, il va décrire ce qui s’est passé après et il dira exactement : « J’ai constaté qu’aussitôt après l’accident, la Peugeot 304 prenait la fuite au lieu de s’arrêter. Ma femme et moi avons été outrés de ce comportement et avons aussitôt décidé de prendre en chasse le véhicule qui s’enfuyait. La poursuite a été assez mouvementée car le conducteur s’est certainement aperçu qu’il était poursuivi ; il roulait donc très vite dans cette route tortueuse. Après avoir parcouru une distance de 1 à 2 kilomètres, la 304 Peugeot s’est immobilisée au bord de la route. à ce moment, je me trouvais à environ deux ou trois cents mètres de lui. Je l’ai rejoint quelques secondes plus tard. Au moment où je suis arrivé à la hauteur de la voiture, j’ai assisté à la scène suivante : j’ai vu cet individu tirer par le bras un enfant qui se trouvait à l’intérieur du véhicule. Je me souviens notamment que cet enfant portait un short ou une culotte de couleur blanche. En revanche, je dois vous dire que ces faits se sont passés si rapidement que je n’ai pas réalisé dans ce mouvement s’il s’agissait d’un garçon ou d’une fille. L’individu a tiré l’enfant par le bras, l’a tiré dans les broussailles qui bordaient la route. à partir de ce moment, je n’ai plus vu l’individu ni l’enfant qui avaient disparu dans les broussailles. » Il est bien évident qu’il parle toujours du chauffeur car, qui voulez-vous qui sorte la fillette de l’intérieur de la voiture. Un passant ? Monsieur Aubert ayant constaté qu’il n’y avait personne dans la voiture, cela ne peut être que Ranucci qui est parti dans les fourrés avec Marie Dolorès.

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