12- Dans votre ouvrage le pull-over rouge, c’est l’homme au pull-over rouge qui aurait mis Ranucci dans la champignonnière. Mais dans cette hypothèse, pourquoi avoir procédé ainsi et surtout aussi loin de la route ( plus de 400 mètres de la barrière et 40 mètres de l’entrée de la champignonnière) ?
C’est un scénario que je donne dans le pull-over rouge…J’ai regretté ensuite d’avoir donné ce scénario parce qu’on peut le contester. Je le reconnais
volontiers. Je répondrais que je ne sais pas ce qui s’est passé sur cette route. Je crois que personne ne peut le dire. Les témoignages sont tellement flous que nous ne savons pas ce qui s’est passé dans la réalité.
Je reçois des centaines de lettres avec des scénario , des versions possibles, mais malheureusement rien pour les étayer.
Si Ranucci est coupable, s’il a bien dialogué avec les Aubert, il sait pertinemment qu’ils ont du relever son numéro d’immatriculation. Donc, il doit obligatoirement couper tout lien avec sa voiture. Il ne va pas rentrer chez lui comme il l’a fait …il n’est pas idiot tout de même ! Tout le monde veut voir en lui un tueur intelligent…dans ce cas il y a
contradiction. Il pouvait tout aussi bien aller au commissariat d’Aix ou de Marseille et dire « on m’a volé ma voiture ce matin ; je ne sais pas ce qu’il s’est passé depuis. » Alors que là, non. Il rentre tranquillement chez lui et attend qu’on vienne le cueillir…Alors vous allez me dire : « oui, mais les Aubert ont tout de même relevé le numéro d’immatriculation. On sait que Martinez l’avait relevé aussi…. ».Franchement, je crois que les Aubert ont bien vu la voiture de Ranucci. Ils ont réellement relevé son numéro. Mais cela ne peut pas être avec Ranucci qu’ils ont parlé. Sinon, Ranucci sait forcément que les flics vont arriver puisqu’ils ont relevé son numéro.
Il garde soit disant dans son coffre un pantalon bleu qui l’incrimine et qu’il
portait au moment du crime. Alors qu’il aurait pu le jeter dans un fossé entre Marseille et
Nice. Il prend même le temps de prendre le thé chez les Rahou…Hallucinant !
13-
De la même manière, Mr Aubert dit pourtant qu'il n'y avait personne dans la 304…
Mme Aubert a dit à son mari "laisse le, il s'en va, on a le numéro". Dès lors, on imagine volontiers l’embarras des Aubert …parce que la petite a été tuée à 17 mètres d'eux et qu'on pouvait les accuser de non assistance à personne en danger. Certes, M. Aubert pouvait dire "mais moi je n'avais pas à entrer dans les fourrés pour me retrouver face à un énergumène" mais ils ne sont même pas allés à la gendarmerie. Il s'est passé probablement quelque chose de terrible. A partir de ce moment-là, le couple Aubert était forcément vulnérable bien
entendu. Pour moi, ce n’est pas Ranucci qui est entré dans les fourrés. Si c'était lui, il aurait forcément su qu'il était repéré. Non, vraiment, moi je crois toujours qu'il était déjà inconscient dans la
voiture. Encore une fois, je n'ai pas d'explication sur ce qui s'est passé vraiment mais le fait est que Ranucci, au lieu de foutre le camp, prend le thé chez les Rahou, il voit Guazzone.... Pourtant, la voiture est devenue brûlante.......il prend le thé et comme ça, on le reconnaîtra bien !Et pour couronner le tout, il prend la route de Nice et attend sagement les flics.... Vous voyez, pour moi, il y a eu certainement une histoire de voiture pas ordinaire là, mais je n'ai pas d'explication....
14- Avez-vous même une vague idée de qui pouvait être l'homme au pull-over rouge?
Non aucune. Il y a eu cette piste Fourniret sur laquelle je suis très dubitatif. Cela dit, Fourniret est un homme machiavélique qui sait faire pour faire porter la responsabilité de ses crimes sur les autres. C’est un personnage
manipulateur. Il va parfois jusqu'à prendre la signature des crimes. Il va mettre un cadavre à l'intérieur de la caserne de Mourmelon pour faire croire que Chanal est l’auteur du crime. Il va mettre un cadavre sur une plage et le disposer comme l'aurait fait F. Heaulmes ou encore se manifeste près d’Auxerre comme Emile Louis l’aurait fait….Mais de là à lui attribuer le crime de la petite
Marie-Dolores, cela me semble un peu difficile.
