Entretien: Jean KER
Dernière mise à jour:  5 février 2012

 

 

                                 

           BRUAY EN ARTOIS

5- Dans votre livre, vous évoquez le témoignage de votre confrère de Détective, Christian Chardon, qui prétend avoir vu des traces de griffure sur le cou de Monique Mayeur au moment de la reconstitution. Pouvez vous nous en dire plus sur ce sujet?

Oui, c'est exact. Christian Chardon m'a toujours affirmé qu'il avait vu des traces de griffures sur le cou de Monique Mayeur, avant qu'ellene mette son foulard, le soir de la première reconstitution du juge Pascal, pour sortir du parc.
Mon confrère était placé à cet endroit stratégique.Il était le seul journaliste proche de Monique Mayeur à cet instant.Il faisait sombre, malgré les projecteurs éclairant la scène.
Moi, j'étais juché sur une fenêtre de la maison des parents de l'infirmière ChantalLemaître qui avait été gênée le soir du crime par la voiture du notaire qui était garée à sa place habituelle.
De mon "perchoir", je photographiais tous lesprotagonistes de cette reconstitution. C'est à l'issue de cette soirée que Christian Chardon m'a fait cette confidence. J'ajoute que ce soir là, Monique Mayeur a bien enfilé le pull à col roulé retrouvé chez Maître Leroy mais a refusé d'enlever son foulard.



6- Pensez vous que ces griffures peuvent avoir un rapport avec le meurtre de Brigitte?

C'est difficile à dire et nul ne peut être affirmatif sur ce point sans preuves.
Ce qui est certain cependant c'est que le corps de Brigitte portait des traces de griffures constatées à l'autopsie et qu'il y aurait eu des risques à faire traverser un corps interte, de nuit, et sans accrochages dans une haie.


7- Vous êtes souvent allé chez les Dewèvre rue de la Comté. Est-ce que vous avez pu avoir accès à la chambre de Brigitte?
En général,les enfants font souvent de leur chambre un monde bien à eux dans lequel ils renferment tous leurs secrets. Est-ce que la chambre de Brigitte a été fouillée de fond en comble, tant par vous que par les enquêteurs?


La maison des Dewèvre était située dans le coron au 16 rue de la comté; Elle était modeste comme les autres; Deux des trois chambres situées au premier étage, sans salle de bain, étaient relativement petites et abritaient les sept enfants. Le logis a été perquisitionné sans conviction par le SRPJ de Lille.J'ai eu le privilège, mais sans succès, de fouiller parmi les affaires personnelles de Brigitte, espérant y trouver, parmi ses livres ou cachiers d'ecolière, un indice, un petit mot, une adresse griffonée et surtout retrouver un journal intime qui malheureusement n'existait pas.


8- Vous avez eu accès au rapport d'autopsie. Pour résumer, nous savons que Brigitte a été étranglée. L'autopsie a-t-elle pu déterminer s'il s'agissait plutôt d'une echarpe ou d'une lanière en cuir? Selon le rapport d'autopsie, est ce que la victime a reçu des coups au visage, sur la nuque ou dans d'autres parties du corps? A-t-on pu retrouver des cheveux arrachés autour du corps?

     Le rapport d'autopsie décrit un lien large comme une écharpe.
La victime a reçu des traces de mutilation au crâne, à la nuque, aux clavicules et  à la poitrine. Ces mutilations ont été effectuées pour certaines lors la période agonique et pour d'autres lors de la période post mortem.
Son dos comportait des traces de trainage, des estafilades et des griffures sur le côté du corps, provoquées par le passage d'une haie.
On a retrouvé une touffe de cheveux de Brigitte enfouie dans le sol au sommet de son crâne, prouvant la mutilation sur place.
 

 

Page précédente
   
copyrightfrance