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Au mois d'avril 1981, en pleine campagne pour les élections présidentielles, deux viols et quatre attentats à la pudeur sont commis. Les rondes de police s'intensifient et, le 12 avril, une patrouille qui circule dans le 8' arrondissement aperçoit un jeune homme vêtu d'un blouson et d'un «jean» bleus, chaussé de tennis blanches, qui semble faire le guet, puis part en courant vers la rue Daumier. Les policiers décident de vérifier l'identité de cet homme. Ils traversent l'avenue du Prado et, lorsqu'ils arrivent à la hauteur de la rue Daumier, ils aperçoivent le suspect qui redescend la rue en trottinant. L'un deux l'interpelle «Contrôle d'identité. Vos papiers, s'il vous plaît.» En sortant son porte-cartes d'une poche intérieure de son blouson, le jeune homme dégage partiellement un objet enveloppé dans du papier journal. Le policier décide alors d'effectuer une fouille et constate qu'il s'agit d'un couteau de cuisine. Le jeune homme les entend parler de portrait-robot, de 2 CV, de couteau. Après un coup de téléphone au commissariat de service, les policiers décident d'emmener le suspect. Mais les regards se font menaçants et les gestes brusques. On enferme le jeune homme dans la voiture de police et on se dirige vers le studio où le suspect prétend emménager sur la Corniche. Les policiers regardent un peu partout, sans toutefois fouiller les armoires et conduisent ensuite le jeune homme vers le commissariat de permanence. En réalité, Luc Tangorre — c'est le nom du jeune homme — vient de connaître ses dernières minutes de liberté, mais il l'ignore encore et voudrait bien rentrer chez lui. Au bout d'une heure, il s'inquiète et, à deux heures du matin, Luc Tangorre demande une nouvelle fois «Mais pourquoi suis-je ici? Pourquoi me garde-t-on si longtemps?» Le voilà derrière des barreaux, dans une cellule vide, sans lit. Luc se couche par terre et s'endort, épuisé par les émotions. Il est réveillé quelques heures après et dirigé vers le service d'anthropométrie prises d'empreintes et photographies. Au moment où le flash l'éblouit, Luc réalise dans quel état il se trouve: ses cheveux sont complètement décoiffés, sa barbe n'est pas rasée, ses doigts sont noirs de l'encre des empreintes et les languettes de ses tennis pointent vers l'avant, car ses lacets ont été confisqués. Il remarque que ses poignets ont été marqués par les menottes. Pas de doute, ils tiennent l'homme qui les a obligés à multiplier les rondes, qui les défiait depuis des mois. Ah! oui, ils triomphent! on ne pourra plus leur reprocher d'être incapables d'assurer la sécurité à Marseille. Cet homme ne causera plus d'ennuis, ni aux femmes, ni à eux!
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